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La liberté de la presse et le droit d’auteur restent toujours un combat, pour Patricia de Figuieredo

La liberté de la presse et le droit d’auteur restent toujours un combat, pour Patricia de Figuieredo

© Laurence Guenoun

 

presseedition.fr 07/04/2021
Avec son dernier roman Vous n’aurez pas mes cendres! (Serge Safran)  sorti il y un an juste avant le premier confinement, Patricia de Figueirédo, romancière et rédactrice en chef du magazine Culture Papier, met en scène deux géants de la littérature et du journalisme du 19e siècle, Chateaubriand et Girardin, qui se confrontent sur leurs définitions de la liberté toujours actuelles.

Comment avez-vous commencé à écrire?

Patricia de Figueirédo : Comme beaucoup, enfant, j’écrivais des poèmes et des chansons – ma mère était chanteuse et comédienne- puis j’ai fait du théâtre et écrit deux pièces. Elles sont restées au niveau de lectures professionnelles mais leur accueil m’a donné envie de continuer. J’ai eu l’occasion de participer à l’écriture d’un épisode du dessin animé « Ratz » diffusé sur France 3. Parallèlement, je collaborais à des publications de presse. Me lancer dans l’écriture de mon premier roman s’est donc fait naturellement.

Votre premier roman «Les enfants des ténèbres rouges» se situait déjà dans la première moitié du 19e siècle et dans le milieu de la presse, c’est un sujet qui vous tient à cœur?
Patricia de Figueirédo : Lors de mes études à l’Institut Français de presse, nous avions un professeur d’histoire de la presse, Pierre Albert, qui savait captiver ses étudiants. Le duel entre les deux journalistes Armand Carrel du National et Émile de Girardin du National m’avait fasciné. J’avais fait des recherches à l’époque, pris des notes. J’avais même commencé un scénario ! Et puis, j’ai laissé de côté. En retrouvant mes notes, je me suis lancée dans l’histoire d’un roman historique et policier.

Votre roman «Vous n’aurez pas mes cendres!» mêle le 19e siècle et le 21e siècle, d’où vous est venu cette idée ?
Patricia de Figueirédo : Il y a quelques années j’avais commencé puis mis de côté une pièce de théâtre qui imaginait la rencontre entre François-René de Chateaubriand et le journaliste Émile de Girardin au moment où ce dernier annonce qu’il publiera les Mémoires outre-tombe en feuilleton dans son journal La Presse. En la relisant, je l’ai reprise en roman avec une mise en abime d’une mise en scène théâtrale. Le personnage de Serge Malakoff, auteur dramatique sur le déclin écrit la pièce de théâtre. Parallèlement, des flash-back historiques le projettent auprès des personnages.

Chateaubriand et Girardin se confrontent sur de nombreux enjeux, le pouvoir et le droit d’auteur, la liberté et le pouvoir de la presse,… Leurs positions restent-elles d’actualité?
Patricia de Figueirédo : Rien n’est jamais acquis ! Et les droits des uns achoppent sur ceux des autres. La liberté de la presse et le droit d’auteur restent encore un combat dans beaucoup de pays, des acquis fragiles qu’il faut toujours consolider. En France, par exemple, la censure si elle ne vient plus du pouvoir politique, elle est revendiquée par des communautés, des minorités, au nom de droits autoproclamés. Et puis il y a aussi le droit d’auteur face à la diffusion de l’information sur les réseaux sociaux aujourd’hui, que Chateaubriand, à son époque, incarne en s’opposant à la publication en feuilletonnant de ses Mémoires….  

Votre roman est sorti il y a un an avant le premier confinement, cela a-t-il impacté sa sortie?
Patricia de Figueirédo : Beaucoup de signatures étaient prévues et n’ont pas pu se faire, à commencer par le Salon du Livre de Paris qui a été annulée. Le roman était sélectionné pour le Prix du Roman Cabourg, toute la promotion a été annulée. Outre la frustration, l’impact sur les ventes est important pour les auteurs en devenir et peu médiatisés. Sans parler de la fermeture des librairies lors des confinements. Un regain d’intérêt est revenu avec leur ouverture et je m’en réjouis. Mais globalement, cela a d’abord profité ou confirmé les écrivains connus.

Utilisez-vous encore le papier dans votre écriture?
Patricia de Figueirédo : Je commence toujours par prendre des notes, lancer des phrases dans un carnet. En général, le premier voire le deuxième chapitre sont écrits à la main, puis je passe par l’ordinateur. La façon dont mon personnage Serge Malakoff dans «Vous n’aurez pas mes cendres!» écrit ses pièces reflète bien mon propre processus.

Lisez-vous beaucoup? Avez-vous quelques conseils de lecture?
Patricia de Figueirédo : Aussi bien pour Culture Papier que pour www.singulars.fr où je tiens des chroniques littéraires. Dernièrement je suis tombée sur quelques romans réjouissants et peu médiatiques : Mon frère ce zéro, Colin Thibert un road movie hilarant de trois paumés de l’existence (Ed Héloïse d’Ormesson). Le Carnet des silences de Clare Pooley (Fleuve Editions) où comment des confidences écrites dans un carnet peuvent changer la vie de plusieurs personnes ; un livre optimiste sans être niais. Enfin j’apprécie beaucoup les choix de mon éditeur Serge Safran, le dernier roman de Dominique Paravel, Alice Disparue, en est la preuve. Une balade mélancolique dans le passé et le présent à Venise, la recherche d’une amitié perdue.



A propos de Patricia de Figueirédo

Après des études de communication à l’Institut Français de Presse, Patricia de Figueiredo devient journaliste-pigiste pour des magazines notamment sur les médias et le théâtre. Parallèlement, elle joue avec la compagnie Théâtre et tradition et écrit un épisode de la série animée « Ratz ». En 2006, elle devient attachée de presse dans le domaine du tourisme et de la restauration, s’occupe de la communication du Journal du Parlement et de celle du titre de Maître restaurateur. Puis de l’association Culture Papier avant de prendre la rédaction en chef de son magazine. Elle a publié un premier roman «Les enfants des ténèbres rouges », un roman pour enfants pour Bayard Jeunesse « Le mystère Louis XVII» et a collaboré au livre du chef «Frédéric Simonin» chez Chêne éditions. «Vous n’aurez pas mes cendres» sorti en mars 2020 aux éditions Serge Safran est son deuxième roman.